DOLO NI WORO KEZAKO ?

Ce blog fût destiné à retracer auprès de nos proches et amis le quotidien de nos séjours respectifs en Afrique de l'Ouest fin 2008.

Pour Nico et moi, Il s'agissait d'une errance à vélo à travers le sahel du Mali au Burkina-Faso.

Pour Zane, allez voir sur la page web de Zane.

vendredi 7 novembre 2008

DE DJENNE A SAN

Jeudi 6 novembre

Nous remontons l'interfleuves Bani-Niger dans une ambiance de Camargue (rizières) qui s'assèchent peu à peu au fur et à mesure de notre entrée dans les terres. Nous faisons une halte auprès d'un cours d'eau qui sera sec d'ici la fin de notre voyage. On y observe le travail de vannerie des Bozos et rencontrons Ibrahim et son jeune frères, 2 peuls souriant et curieux menant leur troupeau au ruisseau. Ils s'intressent aux photos de notre guide ainsi qu'à notre appareil photo... Démonstration obligatoire !
Nous arrivons à Saye (50 km), notre objectif du jour, mais après quelques achats et l'inévitable pause de midi (avec enfants curieux biensûr), nous décidons de repartir : il n'y a plus de logements pour voyageurs dans cette région, aussi nous préfèrons chercher refuge dans un des nombreux petits villages qui ponctuent notre piste. La chose ne s'avère pas si facile car, malgré les nombreuses petites écoles , le bambara du coin n'est pas celui des livres. Après avoir croisé femmes et enfants ne parlant pas (ou peu) francais, on fini par tomber sur un groupe d'hommes sous une case à palabres dans le village de Tiessoko, 20 km après Saye. Il y a parmi eux le chef du village, son conseil d'anciens et de jeunes, un jeune Cheikh et le jeune directeur de l'école : Mopoutou, 25 ans. Ils sont tous très instruits et nous accueillent avec éclats de rires et gentillesse. L'école de Tiessoko compte une centaine d'élèves, plus de la moitié de la population totale ! Nous passons la soirée avec Mopoutou toujours hilare qui nous fait découvrir parmi les cultures locales, le Dablini : fleur dont les pétales sont consommées en infusion (succulent !) ; les jeunes caïcédra plantés et arrosés quotidiennement par les élèves ; les plantations d'arachides... Nous partageons avec lui notre repas : riz au bouillon de poule au pot. Il l'apprécie d'autant plus que la seule nourriture du village est le mil en bouillie ou en galette ('to') ; arachide et dablini sont exclusivement destinés à la vente.

Vendredi 7 novembre

Nous plions la tente postée devant l'école et attendons l'arrivée des élèves pour une photo collective. La froide autorité qu'à Mopoutou envers ces élèves contraste franchement avec ces éclats rires incessants de la veille ! Nous quittons Tiessoko pour finir de rallier San (40 km) à travers une succession de champs de mil assèchés alternant avec de vastes étendues de savane à baobab. Peu avant San, nous traversons à nouveau le Bani en pirogue pour 1500 cfa (on commence à faire nos armes en négociation...). On se rend vite compte que dans cette région épargnée par le tourisme, les gens sont tout sourire et toujours serviables... Cà fait plaisir après l'éxpérience décevante de Djenné !

DE MOPTI A DJENNE

Mardi 4 novembre

Départ de Yapasdeproblème à 7h30 après une bonne nuit fraîche (20°C) et humide, Djoliba oblige. La 1ière partie de nuit fût moins drôle à cause de gros porcs de touristes francophones. Le bar de l'hotel étant à coté de nôtre terrasse-couchette, on a eu le droit a la chaude ambiance que l'on pouvait attendre jusqu'à 11h, heure de fermeture du bar. Seulement voilà, une fois passée l'heure fatidique, le vacarme ne fît qu'empirer avec çà et là, quelques tirades de vulgarité primaire des mieux choisies. Les employés de l'hôtel ont bien essayé de faire respecter le réglement, mais ce fût sans succès face à l'argumentation éthylique des dodus touristes accompagnés par de pauvres femmes autochtones prostituées d'un soir. Dépité par cette atmsophère des plus fleur bleu, je finis par sortir l'arme ultime (les bouchons d'oreilles), laissant à Nicolas le soin de tenir le rôle de greffier pour le reste de la nuit.
Bref, çà c'était encore hier. Mais aujourd'hui : 80 km au programme pour rejoindre Sofara, ville carrefour pour rejoindre Djenné depuis le 'goudron' de Bamako. Les premiers kilomètres sont rapides, puis la chaleur arrivant, les pauses se multiplient et le rythme faiblit. Quelques achats sur le mnuscule étalage d'une femme dans un vilaage (oranges (vertes mais mures !), bananes, beignet de froment tout simplement appellés 'gâteaux'). Une longue pause durant laquelle nous bavardons avec M. Coulibali, technicien sup en génie civil qui nous explique ces difficultés à trouver du travail et pourquoi la misère africaine est une fatalité. Il s'engaye de nôtre voyage et nous encourage à aller faire une prière au temple du village avant de repartir. Notre athéisme nous encouragera à ne pas suivre son conseil malgré sa gentillesse et la sincérité qu'il dégage. Accablés par la chaleur, on s'arrête à nouveau vers 12h sous un gros tamaris à la sortie d'un village mais la quiétude ne sera pas longue : un troupeau de chèvres passe, puis un troupeau de bambins curieux s'arrêtent devant les 2 toubabs à bicyclette. Malgré nos lexiques bambara et peul, nous ne parvenons pas à nous compendre. Tous les mots qu'on leur sort finissent par les amuser et un jeu de mimétisme s'installe naturellement. On leur montre quelques photos de Mopti, de l'avion... Mais l'éternelle phrase revient sans cesse : Donne le cadeaux toubab ! Donne le livre ! Donne la bouteille... Cherchant en vain un peu de repos au milieu des marmots, on décide d'enfourcher les vélos sous un soleil au zénith... Il est 12h30. On finira par trouver le sommeil sous un gros mimosa perdu dans la brousse.
Arrivés en fin d'après-midi à Sofara, nous trouvons le gîte chez M. Sylla Fatagoma qui tient le bureau de poste de la ville. Sylla et sa femme n'ont pas moins de 8 enfants ; cette famille de musulmans respecte les 5 prières, les enfants sont tous scolarisés et le spectacle des ablutions est permanent. La fin de journée suit son cours : photo de famille, dégustation de la bouillie de mil et du boeuf maffé au riz pour nous, soupe de légume knorr pour eux et enfin partage du thé devant un match de la 'Coupe de l'Intégration' (pays de la zone CFA) : Mali-Bénin, 2-1 ! A la mi-temps on découvre que les chèvres de Sylla ont manger nos bananes et nôtre farine dans la tente, ce qui nous fait rire mais accable la femme de Sylla.

Mercredi 5 novembre

Au petit matin, nous prenons donc la oute pour Djenné (80km) que l'on ralliera en 4h. Il faut s'affranchir d'une 'taxe de développement touristique' pour pénétrer dans cette cité historique vieille de plus de 2000 ans. mais ce n'est pas tout, Djenné ayant été édifiée à la confluence des fleuves Bani et Niger, il nous faut traverser le Bani pour s'y rendre. Et là, sur les berges du fleuve tranquille, l'arnaque veille : A force de palabres et d'hésitations entre bac et pinasse, les guetteurs de touristes nous repèrent et nous hameçonnent ! On finit donc par s'encombrer des services (inutiles) d'un guide que l'on ne souhatait pas... Cà nous coûte 5000 cfa et si çà vous semble peu, ici c'est énorme ! La visite avec le guide Ali est intéressante mais un peu longue et ponctuée de sollicitations à l'achat de la part des commerçants devant lesquels Ali nous fait volontairement passer,de sollicitations aux cadeaux de la part des enfants et de sollicitations à diverses visites de la part de guides complices... Ce n'est pas de la parano je vous l'assure ! L'économie tourne comme çà dans les grands sites touristiques : Djenné, Pays Dogon...