Jeudi 6 novembre
Nous remontons l'interfleuves Bani-Niger dans une ambiance de Camargue (rizières) qui s'assèchent peu à peu au fur et à mesure de notre entrée dans les terres. Nous faisons une halte auprès d'un cours d'eau qui sera sec d'ici la fin de notre voyage. On y observe le travail de vannerie des Bozos et rencontrons Ibrahim et son jeune frères, 2 peuls souriant et curieux menant leur troupeau au ruisseau. Ils s'intressent aux photos de notre guide ainsi qu'à notre appareil photo... Démonstration obligatoire !
Nous arrivons à Saye (50 km), notre objectif du jour, mais après quelques achats et l'inévitable pause de midi (avec enfants curieux biensûr), nous décidons de repartir : il n'y a plus de logements pour voyageurs dans cette région, aussi nous préfèrons chercher refuge dans un des nombreux petits villages qui ponctuent notre piste. La chose ne s'avère pas si facile car, malgré les nombreuses petites écoles , le bambara du coin n'est pas celui des livres. Après avoir croisé femmes et enfants ne parlant pas (ou peu) francais, on fini par tomber sur un groupe d'hommes sous une case à palabres dans le village de Tiessoko, 20 km après Saye. Il y a parmi eux le chef du village, son conseil d'anciens et de jeunes, un jeune Cheikh et le jeune directeur de l'école : Mopoutou, 25 ans. Ils sont tous très instruits et nous accueillent avec éclats de rires et gentillesse. L'école de Tiessoko compte une centaine d'élèves, plus de la moitié de la population totale ! Nous passons la soirée avec Mopoutou toujours hilare qui nous fait découvrir parmi les cultures locales, le Dablini : fleur dont les pétales sont consommées en infusion (succulent !) ; les jeunes caïcédra plantés et arrosés quotidiennement par les élèves ; les plantations d'arachides... Nous partageons avec lui notre repas : riz au bouillon de poule au pot. Il l'apprécie d'autant plus que la seule nourriture du village est le mil en bouillie ou en galette ('to') ; arachide et dablini sont exclusivement destinés à la vente.
Vendredi 7 novembre
Nous plions la tente postée devant l'école et attendons l'arrivée des élèves pour une photo collective. La froide autorité qu'à Mopoutou envers ces élèves contraste franchement avec ces éclats rires incessants de la veille ! Nous quittons Tiessoko pour finir de rallier San (40 km) à travers une succession de champs de mil assèchés alternant avec de vastes étendues de savane à baobab. Peu avant San, nous traversons à nouveau le Bani en pirogue pour 1500 cfa (on commence à faire nos armes en négociation...). On se rend vite compte que dans cette région épargnée par le tourisme, les gens sont tout sourire et toujours serviables... Cà fait plaisir après l'éxpérience décevante de Djenné !