DOLO NI WORO KEZAKO ?

Ce blog fût destiné à retracer auprès de nos proches et amis le quotidien de nos séjours respectifs en Afrique de l'Ouest fin 2008.

Pour Nico et moi, Il s'agissait d'une errance à vélo à travers le sahel du Mali au Burkina-Faso.

Pour Zane, allez voir sur la page web de Zane.

jeudi 23 octobre 2008

S'EN ALLER...

LE TEMPS NÉCESSAIRE . . .
Été 2008, me voici libéré de mes obligations professionnelles...
Même si c'était pour moi une chose que je méditais depuis un certain temps, ça surprend toujours un peu quand ça ne vient pas de soi-même. Ma première réaction fût : ça fait combien de temps au fait ? 2, 3, 4, 5 ans ! Cinq ans... C'est pas rien cinq années dans la même boite ! En ce qui me concerne, ces années de travail m'ont quand même laissé le temps pour faire pas mal de choses, des rencontres et des expériences nouvelles : la montagne, puis l'escalade et l'alpinisme, la vie associative, de nouveaux compagnon de surf, les pompiers et enfin l'organisation des Championnats de France d'Escalade à Pau en mai dernier.
Je jonglais jusqu'alors entre ces activités et le travail, mais voilà que cet été 2008, c'est tombé comme un couperet, exit le boulot, bienvenu le temps libre et les "assédic" ! Bon je sais, aujourd'hui avec Nicolas Ier c'est pas si simple mais quand même, le temps, soudainement s'offrait à moi et je le lui rendis bien tout l'été en sortie montagne, session de surf et journées farniente agrémentées d'interventions pompiers, avec çà et là quelques "démarches-pour-le-retour-à-l'emploi"... Je me laissait donc doucement bercer par ce doux rythme de vie pas si désagréable, mais tout ce temps disponible me donnait presque le vertige : J'avais comme l'impression de progresser dans une étendue sans fin dont l'horizon si peu perceptible
scintille au loin sans jamais se rapprocher.
Le temps donc. Ce fût le ferment de cette
entreprise.

. . . POUR UN VOYAGE . . .
Les frangin(e)s, les cousin(e)s, les ami(e)s, les lectures... tout autour de moi n'est d'incitations au voyage depuis bien longtemps. C'est un mode de vie auquel moi aussi j'ai pris goût avec les séjours de grimpe plutôt roots dans le sud de la France, dans les Alpes et un peu partout en Espagne ; mais pour ceux-là, pas besoin de beaucoup de temps alors vu l'opportunité de ma situation présente, je me suis décidé durant l'été : avant de me remettre au boulot, je me fais un "bon-gros-voyage" ! Restait à définir le format et le lieu ?
Pour la destination, même si de nombreuses régions du monde m'attire particulièrement (les Andes, les Terres de l'Atlantique nord du Canada à la Norvège, la Nouvelle Zélande...) ; le goût de l'Afrique reste depuis toujours dans ma famille comme une graine ne demandant qu'à germer. Sachant que ma petite soeur a elle aussi franchi le pas pour un voyage humanitaire au Cameroun, cela ne fait que me conforter dans le désir de passer moi aussi quelque temps sur le sol brûlant du continent noir. Dés lors deux pays se sont imposés à moi :
- Le Mali pour les sites d'escalade grandioses qu'il offre, ainsi que pour nombre de richesses historiques (une succession d'empire avec notamment le règne légendaire de Soundjata Keita), de richesses géographiques (la splendeur du delta interne du Niger : le Djoliba, les falaises de Bandiagara...) et de richesses culturelles avec une multitude d'éthnies tout plus pittoresques les unes que les autres (Peul, Dogon, Songhaï, Sénoufo, Bozo, Touareg...). Pour clore les éloges, le Mali constitue le berceau de la musique griote avec des artistes tels que Toumani Diabaté, Mory Kanté, Ali Farka Touré ou Salif Keita.
- L'Ethiopie c'était plutôt pour les hauts plateaux, la montagne africaine et pour une culture rustique issue de la chute d'un empire prospère (Hailié Sellassié) et dont les racines puisent dans les profondeur de l'histoire et de la préhistoire au coeur du grand rift africain : berceau de l'humanité ! Seul bémol à ce tableau, Une stabilité du pays toute relative...
De par une meilleure situation politique et des échos très motivant péchés à droite et à gauche sur la toile et chez des amis, le Mali remporta donc logiquement la partie !

. . . UNE AVENTURE ORIGINALE
Mon projet initial était somme toute assez classique pour un touriste-grimpeur : traversé du Pays Dogon, escalade sur les falaises de Douentza à Hombori (Main de Fatma) et découverte du Djoliba de Djenné à Tombouctou, le tout à pied, en bus ou en taxi-brousse. Ce genre de périple n'était pas conseillé pour un voyageur seul, je me mis donc en quête d'un compagnon de route... sur le web ! Chose finalement pas si facile ; d'autant plus qu'au fil de mes recherches, je réalisais peu à peu que les peuples du Mali les plus en contacts avec le tourisme ne témoignait plus forcément de l'accueil chaleureux et de l'authenticité qui fît naguère leur réputation. C'est finalement en relatant mon projet à Nico que l'alchimie survînt : Nico est un ami de Pyrénéa Sport, accompagnateur en moyenne montagne et moniteur de VTT. L'idée d'un voyage au coeur de l'Afrique l'intéressa et au fur et à mesure de nos coups de fil estivaux naquit l'idée d'une sorte de trek à vélo à travers le sahel, du pays Bobo au Burkina Faso, jusqu'à Tombouctou à la frontière avec le Sahara en s'accordant çà et là une étape en taxi-brousse ou en pinasse sur le Djoliba... L'idée du vélo m'a de suite séduit car contrairement à la marche et aux voitures, elle offre tout à la fois un certain confort dans les déplacements, une grande liberté dans le voyage et la promesse de rencontres atypiques. Qui plus est ce mode de locomotion semble être une des meilleures garanties possibles pour éviter les pièges à touristes auxquels on s'expose apparemment trop vite avec des pseudo-guides ou autres agences. En outre, le Burkina-Faso ou 'Pays des Hommes Intègres', est bien moins atteint par le tourisme que le Mali et les perspectives de rencontres, notamment dans le Pays Bobo, s'avère plus prometteuse en partage et en authenticité. Le concept du "gros-bon-voyage" que je m'étais promis il y a quelques semaines pointait donc le bout de son nez !
A suivre...