DOLO NI WORO KEZAKO ?

Ce blog fût destiné à retracer auprès de nos proches et amis le quotidien de nos séjours respectifs en Afrique de l'Ouest fin 2008.

Pour Nico et moi, Il s'agissait d'une errance à vélo à travers le sahel du Mali au Burkina-Faso.

Pour Zane, allez voir sur la page web de Zane.

lundi 15 décembre 2008

Fin de mission à ngomedzap !

Mon séjour au Cameroun est fini ... Ces 6 semaines ont passé bien vite.
Les rencontres ont été nombreuses et riches, les paysages de brousse complètement dépaysants. Les projets sont bien amorcés mais il est regrettable que de ne pas avoir pu réceptionner les colis. Mon bateau a pris beaucoup de retard. En effet, ils ont du changé de bateau en cours de route car il y avait un gros problème technique. C'est ce qu'on appelle avoir vraiment "la loose" (trad : ne pas avoir de chance)
Le bateau est arrivé le jour de mon départ. Je ne suis pas sure que mes collègues belges seront encore là pour réceptionner les colis car il partent le 19 de Yaoundé mais un peu plus tôt du village. De plus, si normalement il faut compter 3 jours pour le dégroupage et la douane, au Cameroun les plus optimistes rajoute une semaine. C'est aussi çà l'Afrique !
Nous avons formé et préparé le mieux possible 2 personnes camerounaises qui se sont engagées pour être bénévole pour la bibliothèque. idem pour la ludothèque.
Le projet correspondance scolaire est bien lancé. nous avons passé une journée complète dans l'école primaire de Mr Owona à Adzap. Nous avons été accueillis par des chants et des danses traditionnelles. Après une présentation, nous avons abordé le thème de nos représentations respectives sur les blancs et les noirs. La majorité des enfants au début de l'échange voulaient être blanc et habités en Europe pour être riche. Ils pensaient que notre peau pouvait se déchirer si l'on nous pinçait.... A la fin de l'échange, une bonne partie des élèves ont changé de position ...
Bref, ce fut une journée intéressante, Mr Owona est vraiment une personne intègre, qui que croit que le Cameroun peut changer par une meilleure sensibilisation de la jeunesse. Il a implanté une bananeraie pour financer son école !!! C'est aussi çà l'Afrique ! ;-)
Pour ceux qui passeront dans la semaine à Biganos, vous pourrez goûter à quelques mets traditionnels camerounais : sauce à l'arachide, sauce à la pistache, sauce à la tomate accompagné de bananes plantains, manioc ou patates douces..., en dessert les plus veinards pourront apprécier la dégustation de la papaye, de l'ananas ou la banane douce !!! :-p

lundi 1 décembre 2008

RETOUR MOPTI ET FRANCE

Samedi 29 et dimanche 30 novembre

La piste qui gravit la falaise entre Banani et Sangha est magnifique au petit matin. Sur les conseils unanimes des guides locaux, je m'adjoint les services d'un jeune porteur avec qui je partage mes sacoches. Le chemin tantôt bétonné, tantôt caillouteux, s'avère effectivement très raide par endroit et le délestage n'en ai que plus appréciable.
Ne trouvant pas de taxi-brousse ni de baché à Sangha, je poursuit jusqu'à Bandiagara (50 km) dans le décor magnifique du plateau Dogon gréseux entaillé d'étroites vallées verdoyantes ou l'eau et les cultures d'échalotes sont omniprésentes grâce à de petits barrages et de nombreuses sources.
Je trouve finalement un taxi-brousse pas cher à Bandiagara qui me mènera à Mopti en début d'aprèm... parfais pour faire un plouf dans la piscine de Yapasdeproblème où je retrouve Nico, le récit de ses aventures et nos amis grimpeurs CRS de Garmi. Le véhicule est un 504 break cumulant probablement déjà plus de 500 000 km où l'on s'entasse à 10 adultes + 1 bébé avec un toit surchargé... Somme toute rien de bien extraordinaire.
La fin de week-end se place tout naturellement sous le signe de la bière et des affaires à l'africaine (troc et revente)... Comme à Bobo-Dioulasso, on fini par se faire bien connaitre des jeunes revendeurs de Mopti : ambiance sympathique jusqu'au départ de l'avion : Lundi matin 5h30 au lieu de 3h prévu initialement. C'est aussi çà l'Afrique !

DOUENTZA-SANGHA : PAYS DOGON

Jeudi 27 novembre

Après plusieurs tentatives infructueuses la veille, j'ai enfin réussi à avoir des nouvelles de Nico ce matin : il a connu de drôles de péripéties dans le bus et à l'hôpital durant 2 jours. Les médecin lui ont donné un diagnostic et un traitement avec une prise en charge par l'assurance de sa CB. Il va mieux et reste au repos à Yapasdeproblème, où on avait passé notre première nuit à Mopti. Hésitant jusqu'alors à le rejoindre en bus, il me convainc de continuer la boucle prévue à vélo.
Je prends donc quelques renseignements sur l'itinéraire à suivre auprès de Youssef (gérant de l'auberge du Gourma) et de ses guides ; et je m'enfonce dans la brousse sur une piste de sable... A midi je n'ai parcouru que 15 km et en plus je me suis planté de bifurcation : la grosse galère ! Je finis par retrouver ma route avec l'aide des peuls que je croise. La piste devient caillouteuse puis chaotique (digne d'un joli circuit VTT). Le porte bagage souffre sous les secousses des lourdes sacoches. Le paysage du plateau Dogon et sa falaise ne se dévoilent pas sans peine !
A 17h30, après 50 km, je m'arrête exténué à la nuit tombante dans le village de Bamba Téné où je trouve le gîte auprès d'Issa dans une des cases de jeunes célibataires. Vers 10-12 ans, les garçons quittent le foyer familial et dorment ensemble dans une case commune en attendant de trouver une femme. Les repas sont toujours pris chez les parents où les filles, quant à elle, reste jusqu'à leur mariage. Les soirées des jeunes Dogons ressemblent étrangement à celles des européens mais dans un autre style : musique, boisson (crême de mil, thé), rigolade...

Vendredi 23 novembre

Après une laborieuse (sable) mais magnifique traversée des villages du pied de la Falaise, je m'arrête vers 15 h à Banani, joli village très touristique, niché au pied, dans et sur la falaise et très animé par les chants et danses traditionnelles. Le campement le Caméléon où je passerai la nuit est très agréablement ombragé et propice au repos et au partage du thé avec les guides du campement... Après les longues heures de vélo, c'est un rythme qui me convient mieux que les bruyantes démonstrations folkloriques des villageois pour les touristes.

GARMI-DOUENTZA

Mardi 25 novembre

Gilles et Karine partant avec Salva pour Ouagadougou, où un rapatriement par avion écourtera leur voyage, nous décidons de continuer vers Douentza. Nico, un peu mieux que la veille est quand même obligé de s'arrêter après 15 bornes à cause de douleur abdominales. Ses symptômes étant peu orthodoxes, Karine lui avait conseiller de faire des examens... Après une longue concertation, on décide donc de se séparer : je continue en vélo vers le Pays Dogon et lui en bus vers l'hôpital de Mopti. Il nous faudra arrêter 4 bus avant de trouver celui qui l'acceptera avec son vélo. Je poursuis seul jusqu'à Nokara (70 km) mais 3 crevaisons successives (les premières du voyages) viendront distraire ma solitude.
A Nokara, village peul et musulman, je trouve le jeune chef de village, égrainant sans cesse son chapelet coranique. Il maccorde une case vide pour la nuit et un grand plat de riz pour le dîner. Je lui laisse en échange, maigre présent, mon stock de cacahouètes et quelques noix de cola.

Mercredi 26 novembre

Je rejoint Douentza en une grosse matinée. Le trajet consiste à longer d'est en ouest l'immense falaise du massif de Dyoundé sur plus de 60 km... Grandiose ! Je m'installe à l'auberge du Gourma où je partagerais le thé en soirée avec quelques employés du campement devant le match Bordeaux-Chelsea de la Ligue des Champions.