DOLO NI WORO KEZAKO ?

Ce blog fût destiné à retracer auprès de nos proches et amis le quotidien de nos séjours respectifs en Afrique de l'Ouest fin 2008.

Pour Nico et moi, Il s'agissait d'une errance à vélo à travers le sahel du Mali au Burkina-Faso.

Pour Zane, allez voir sur la page web de Zane.

dimanche 30 novembre 2008

MASSIF GARMI-HOMBORI

Samedi 22 novembre

Afin de se remettre en jambe pour l'escalade qui nous attend les jours suivants, on part pour faire l'ascension du Hombori Tondo, point culminant du Mali avec ses 1155 m. C'est une rando très sauvage avec une assez longue partie d'escalade facile (IV max) en via cordata , c'est à dire avec un câble en main courante sur lequel on peut se vacher (s'attacher).
Au 3/4 de la marche d'approche, Nico se tord la cheville. Ce n'est pas du tout rare pour lui, mais c'est de mauvaise augure pour la suite du programme. Il rentre bon en, mal en chez Koli et me laisse poursuivre seul. L'ascension se déroule tranquillement sur une face plein sud sous un soleil de plomb. L'ombre des quelques arbres et grottes de la falaise m'apporte une fraîcheur bien salvatrice. Sur le plateau du Hombori, la nature est à l'état sauvage et ma route croise celles de caméléons, margouyas, araignées, poules sauvages et marmottes locales. Je dois bien avoué que je me suis aussi pas mal débattu dans la prairies sèches de hautes herbes, d'épineux et de cram-cram terriblement accrochant et piquant.
Au petit soir je retrouve Nico au repos chez Koli et on fait connaissance avec 3 chercheurs français et italien (1 géographe, 1 sociologue et 1 anthropologue) qui travaillent sur l'évolution des ethnies locales et de leurs parcours de migration en relation avec l'assèchement du sahel. Dans la soirée, nous partageons longuement une discussion nourrie et intéressante autour des verres de bières de Koli.

Dimanche 23 / Lundi 24 novembre

Nous partons à Daari (12 km), au campement Buntguije niché au pied des aiguilles de Garmi (Main de Fatima). Bien que très sommaires, il est magnifié par la splendeur des lieux, par les récits de l'intarissable Salvador Campillo et par la gentillesse de Mania, son épouse peul.
Salvador, guide de haute montagne en Espagne a accumulé depuis une 30aine d'années un nombre incalculable de topos de voies d'escalade ouvertes en grande partie par lui dans les massifs de Hombori, Boni et Dyoundé. Ce petit homme, chétif, la clope au bec, un peu bedonnant au tein brulé et grisâtre à la fois, me fait un peu penser à Gainsbourg... On sent dans son regard pétillant, une curiosité immense et une culture sans fond nourrie de 10aines et 10aines de voyages à travers le monde. Mais dans le campement de sa femme, il est là, disponible comme un vieux traînant au café du quartier et toujours prêt à raconter ses histoires, anecdotes, blagues ou à donner ses conseils pour la voies du lendemain. Il connaît les voies par coeur, pas après pas !
Nous rencontrons également chez Mania un groupe de grimpeurs français : Gilles, guide des alpes du sud qui s'est méchamment abîmé la cheville lors d'une mauvaise chute la veille, son amie jeune médecin Karine, et 4 jeunes secouristes montagnes qui se sont régalé à gérer l'accident de Gilles en ces lieux sans service de secours.
Nous dînons avec eux, mais Nico, en plus de sa cheville, commence à ressntir des douleurs abdominales. Comme Gilles est également HS pour grimper, Karine et moi partons le lendemain pour réaliser 2 voies sur les conseils de Salva : journée de grimpe à l'ombre plus que sympa pour nous alors que nos compères restent au repos chez Mania.

samedi 29 novembre 2008

bilan mi parcours

bonjour a tous
je profite d'etre sur yaoundé pour vous faire parvenir quelques nouvelles.
La bibliothèque est bien lancée : elle a beaucoup de succès auprès des petits comme des grands. Les besoins sur place sont énormeS § En trente ans la commune n'a connu que trés peu d'évolution ... La route commence juste à se faire : des machines ratissent les sentiers de terre battue. L'eau il faut la puiser au puit et cela nécessite de faire parfois plusieurs kilomètres. L'electricité reste rare et quand les maisons l'ont elles est souvent interrompu à plusieurs reprises au cours de la journées à cause des pluies ou d'un manque d'entretien réguliers. C'est terrible de constater de si grandes différences entre la vie des enfants ici et celle des enfants dans les pays occidentaux.
En ce qui concerne les colis : mauvaise nouvelle !!!! Ils n'arriveront que le 12 décembre au lieu de 4 décembre. Le 12 décembre c'est la date de mon départ ! Donc le maire de Ngomedzap et Dieudonné se chargeront de les réceptionner au port de Douala et de les acheminer au village. Une fois sur place c'est Mélissa et Jordan les 2 bgénévoles belges qui se chargeront de les trier étiqueter tamponner et ranger ... autant vous dire qu'ils vont avoir bcp de travail étant donné qu'ils partent le 19 décembre et qu'ils vont recevoir un autre colis de belgique.
je vous fais de gros bisous çà tous
Moi je pars avec toute l'équipe de bénévoles à Kribi pour 3 jours !!

mercredi 26 novembre 2008

LIAISON BOBO - HOMBORI

Jeudi et vendredi 21 novembre

Ça y est, on quitte Bobo et le Faso. L'heure du départ de notre minibus (17 h) approchant, on se dirige vers les locaux de notre compagnie de transport. Là, une personne nous explique que nôtre minibus ne partira pas d'ici et nous mène vers un autre point de départ. Cette nouvelle compagnie nous demandera 2 x 2000 cfa supplémentaire pour nos bagages alors que l'on a déjà payé 2 x 7000 cfa de billets + 2 x 2000 pour les vélos... bien évidemment, tout çà est non négociable !
Ah, ils sont au point les lascars quand il s'agit de commerce ! Bref, on assiste au très long (sur)chargement du vieux minibus tout rouillé et rafistolé... et le départ se fait finalement après 19 h.
La carlingue est plus qu'incomfortable avec ces banquettes bricolées en ferraille. Même sur le goudron, c'est un sacré tape-cul... la nuit promet d'être longue ! Passé la frontière, notre engin quitte le goudron pour une raison inconnue et s'engage sur une piste de latérite défoncée : c'est clair, la nuit sera longue et difficile !
A 10 h du matin on retrouve le goudron avec la gare routière de San. On y apprend que le détour par la piste était destiné à éviter les douanes postées aux entrées et sorties des villes car certaines cargaisons de notre toit étaient susceptibles d'être taxer ou confisquer... on est saura pas plus. On arrive à Sévaré vers 12 h après une formidable nuit blanche. De suite notre programme reprend : aller chercher le matos de grimpe à l'Harmattan Solidaire, y laisser nos achats de Bobo, prendre un café avec Yannick et discuter de la crise qui sévit. Puis direction la gare routière de Sévaré pour chercher un bus pour Hombori. La fatigue aidant, comme à Bobo, on se fait plus ou moins entuber sur les billets et comme à Bobo, le départ se fait à 18 H au lieu de 16 H... Une différence notable cependant : cette fois c'est un vrai bus !
300 km plus loin on débarque vers 23 h à Hombori. A moitié endormis, on charge les sacoches sur les vélos, on expédie les porteurs qui nous attendaient et on file se coucher fissa au campement Mangou Bagni, chez Koli Sissoko, seul catholique de Homori et seul vendeur de bière de la région !

mercredi 19 novembre 2008

DE PASSAGE A YAOUNDE ...

Je suis a Yaoundé pour faire quelques courses et je repars à Mkolonbong dans l'après midi. C'est là ou on est hébergé, c'est un paté de maison à 7 km de Ngomedzap.
La bibliothèque monté par l association Grain d Espoir a beaucoup de succès, aussi bien auprès des petits que des grands ... Le menuisier du maire nous fabrique des étagères, des tables et des bancs. Et on aménagera bientôt dans un batiment de la commune.
J'aide également une bénévole belge, Melissa, sur son projet "Centre de loisirs" : nous fabriquons quelques jeux avec des bouts de cartons et nous proposons des animations autour de la musique, du sport...
Je suis en train de négocier avec un instituteur de CM un projet de correspondance scolaire avec les écoles de Biganos !!! A Ngomedzap ils ont l'air bien partant...
Marie Anne

BOBO-DIOULASSO

Du lundi 17 au jeudi 20 novembre

Ces quelques jours de repos se déroulent tranquillement. Bobo est une ville très agréable avec un passé colonial qui reste bien présent dans l'architecture et l'urbanisme avec ces rues bien larges et ombragées par de très nombreux arbres, un boulevard périphérique, une gare et de nombreux commerce 'occidentaux'... y'a même un supermarché ! On s'est offert une bouteille de Merlot du Languedoc pour se changer un peu la gastronomie locale le temps d'un repas. Sinon au quotidien on mange pour 500 à 1000 cfa/pers et c'est bon... alors autant vous dire qu'on a ranger le réchaud ! On peut également trouver des restos à prix européens (10 à 20000 cfa) mais c'est vraiment pour les businessmen africains ou pour les touristes paranoïaques de l'hygiène et de la tourista (qui nous épargne jusqu'à présent).
Notre petit hôtel-campement, le 'Casa Africa' est un petit coin de verdure pas chère où l'on croise des personnes intéressantes et sympathiques. Il n'y a que 5 chambres ; et pour pensionnaires : nous, un vieux routards qui s'est installé dans le quartier (il passe ces journées ici) et un couple de français plutôt roots et dreadlocks. Mais hier soir, en rentrant se coucher, on a trouvé la petite cour pleine d'une douzaines de tentes pour une trentaines de britanniques, irlandais et canadiens en route pour le Cameroun avec le camion le mieux adapté pour le désert, qu'on puisse trouver sur terre... style vaisseau spatial pour vivre en autarcie en contrées inconnues !
Durant nos journée à flâner dans Bobo, on fait beaucoup (trop) de rencontres de toutes sortes : de la plus amicale et sincère à la plus intéressée... Le problème c'est qu'à force de traîner en ville pour chiner auprès des artisans et des revendeurs d'instruments de musiques (kora, djembé, balafon) et autre souvenirs, on fini par être connu de tout les revendeurs de Bobo qui se passent le mot sur ce que tel blanc recherche et où il est déjà allé : ce matin je recherchais un goni ou une kora et, alors que Nico était lui sur le marché pour se faire tailler des chemise, un gars est venu lui dire : "Eh tu sais, y'a ton copain qui est en train d'essayer une kora au vieux quartier... Et toi tu veux pas voir les djembés ? Ah non ? Et les balafons ? Viens voir les balafons ! Juste pour le plaisir des yeux !"... La palabre est ensuite inévitable, car si tu comptes acheter , il faut "discuter" (une matinée entière pour moi pour un goni), et si tu ne veux pas acheter il faut faire preuves d'arguments, batailler... Finalement même si on fini toujours par ne pas trop se faire emmerder, y'a pas : Faut discuter, palabrer, prendre le temps quoi ! Pour les curieux, on a quand même réussi à faire quelques bonnes affaires...
Demain on quitte la ville en fin d'aprèm pour un retour nocturne en minibus à Mopti-Sévaré... C'est là que l'aventure commence vraiment ! On s'attend à ce qu'on a pu voir sur les goudrons : un vieux camion pourri chargé de mob, paquetages et vélos sur le toit sur une hauteur de 2 m avec 25 personnes au lieu de 9 à l'intérieure et pourquoi pas en prime : une chèvre et quelques poules ! Bahbahbahbah on arrivera bien jusqu'à Sévaré... Quand ? Dans la matinée de vendredi 21 novembre Inch Allah ! Pour la suite du programme, on va essayer de prendre un bus pour Hombori : Le SECTEUR D'ESCALADE de l'Afrique de l'Ouest, et on reviendras tranquillement sur Mopti au fil des parois en finissant par une courte traversée du Pays Dogons.

PS : pour les photos les connexions sont trop lentes ici... on verra à Sévaré, sinon çà attendra le retour très prochain.

lundi 17 novembre 2008

BANFORA

Samedi 15 novembre

Depuis Sindou, une 50aine de km nous permettent d'atteindre le Lac de Tengrela qui occupe plusieurs 100aines d'hectares avec sa forêt humide. Il est réputé pour ses hippopotames qui se feront discrets en nôtre présence : en cette période de hautes eaux (la saison des pluies s'est achevées en septembre), ils restent à l'abris dans forêt humide. Les rives du lac sont propices aux balades au milieu de jardins, potagers et vergers. Nous campons sous un bosquet de manguiers dont la fructification est malheureusement largement passée.

Dimanche 16 novembre

En nous rendant aux chutes de Karfiguéla, nous passons à Banfora dont c'est le jour de marché. Nous faisons donc nôs emplettes dans une terrible effervescence qui nous découragera à rechercher le quartier des artisans-musiciens dont on nous avait parlé la veille.
Karfiguéla est le 3ième site après Sindou et Tengrela où on se fait taxer en bon touriste par des péages, campements et circuits guidés pseudo-obligatoires. Même si ça ne coûte jamais cher, ce fonctionnement commence sérieusement à nous exaspérer... Heureusement, Lassina, le gardien du parking payant (voiture ou vélo même combat) nous accueille très sympathiquement pour préparer notre salade avec les légumes du marché de Banfora. On la partage avec lui et il nous fait goûter le de maïs à la sauce arachide. Contrairement au de mil, celui-ci est une sorte de gâteau de semoule fait uniquement de maïs. On fini le repas avec une papaye du jardin de Karfiguéla.
Pour se rendre aux chute depuis le jardin, on emprunte une allée de manguiers centenaires parsemée de quelques Kapokier. Ce sont des arbres géant ressemblant aux baobab mais avec un tronc ramifié à la base.
On quitte le site le soir même pour se rapprocher un peu pour le lendemain sur la route de Bobo-Dioulasso. La piste qui nous permettra de rejoindre le goudron traverse une plaine cultivée pour la canne à sucre avec irriguation s'il vous plaît. La piste elle-même est 'cimentée' avec un espèce de sirop durci à l'odeur de cassonade issu de la fabrication... une route sucrée en quelque sorte !

SINDOU

Jeudi 13 novembre

Après Sikasso et sa vie agitée, la journée d'hier aux chutes de Farako fût vraiment reposante et requinquante. Cette modeste cascade, blottie dans un écrin de verdure (manguiers, caïcédrats) propice à la détente, à la baignade, à la lecture. Nous y passâmes la nuit avec le seul bruit des oiseaux et de quelques zébus menés par leurs vachers peuls. La proximité de la Côte d'Ivoire et de ses tensions ne perturba pas nôtre sommeil.
Aujourd'hui, une grosse journée nous attend avec l'entrée au Burkina et encore 90 bornes pour atteindre Sindou. On débute sur la route de Bobo-Dioulasso avec un vent d'est, pleine face, qui nous ralentit autant que le passage de la frontière et ses nombreux contrôles (police, douane, gendarmerie de chaque coté !). Presque comme prévu, nous bifurquons à Mahon sur une piste de latérite en direction de Koutoura... au lieu de Kangala ! La piste se transforme vite en single track (pour les VTTistes) de terre et de sable au milieu des champs de mil, sorgho, sésame, arachide, manguiers, goyavier, etc, puis dans une savane en jachère et en brûlis... Superbe traversée ! A Oueléni, nous rejoignons finalement une autre piste menant à Sindou. Là encore le paysage est somptueux : d'ancienne coulées de laves forment aujourd'hui des collines verdoyantes, véritables château d'eau pour la végétation et les cultures (on trouve des champs de tomates !). Les villages sont typiques et la population rurale toujours aussi souriante. On chemine des km durant sur une piste sinueuse et ombragée par de vieux caïcédrats lui donnant une allure d'allée royale au coeur de la Provence... Bref, cette fois-ci la distance est passées avec plaisir.

Vendredi 14 novembre

A Sindou, nous logeons dans un hôtel-campement de paillotes à l'ambiance 'Out of Africa' : le Djatiguiya. Son gérant, Idrissa, de nôtre âge et originaire de Ouagadougou est venu se perdre ici en 2007. L'acclimatation a apparemment été rude pour lui : il a fallu apprendre le Dioula (=Bambara) qui n'est pas parlé à Ouaga, oublié les maquis (bar dancing) endiablés de la ville, et faire une croix sur l'électricité, dont une panne survenue juste après son installation 'est-en-cours-de-réparation' ! Ici, malgré une majorité de musulmans, on ne trouve pas la même ferveur islamique que dans les régions parcourues du Mali : les muezzins nous laissent dormir le matin ! On se prélassent donc une bonne partie de la journée après la grasse matinée, puis balade à vélo dans la brousse, dans les champs et dans le chaos de grés des Pics de Sindou. Ce petit massif présente un énorme potentiel de couenne (pour les grimpeurs) mais son caractère sacré pour les animistes y interdit la pratique de l'escalade... Dommage !
On passe la soirée à palabrer autour d'une bière avec Idrissa sur l'histoire politique du Faso qui ressemblent étrangement à celle des pays voisins : un bon meneur de peuple se fait chiper la place (après un traître assassinat) par un petit chef pseudo-dictateur et franchement propagandiste, avide de pouvoir et sachant s'y accrocher. On s'amuse ensuite à comparer les prix, loyers et salaires de nos pays respectifs. Idrissa touche 50000 cfa/mois, une partie s'en va à la famille et le reste ne lui permet pas d'économiser suffisamment pour s'acheter sa Power K (mob chinoise, reine de l'Afrique de l'ouest). Il a quand même réussi à s'offrir un portable pour rester en contact avec la famille... un mois de salaire !

mercredi 12 novembre 2008

DE SAN A SIKASSO

Samedi 8 novembre

(PS : désolé mais toutes les touches du clavier ne fonctionnent pas... C'est l'Afrique !)
A San, nous passons la nuit dans une des chambres du 'centre d'animation des frères du sacre coeur' (sorte d'école pour futurs prêtres). Construite dans un style soudanais comme Mopti et Djenné, San respire la misère malgré l'abondance de petits commerces. La grande Mosquée en béton semble inachevée ! La mixité religieuse de la ville nous permet de profiter, après les appels a la prière des muezzins vers 5h, a la messe chantée des catholiques a 6h !
La journée plutôt calme de la veille, avec repas du soir et petit déjeuner copieux, nous a permis de parcourir pas moins de 100 km aujourd'hui. On s'arrête dans un village dont j'ai oublie le nom où l'on trouve un bon accueil, de l'eau et des goyaves... Et où le réchaud nous fait des misères !

Dimanche 9 novembre

Nous rejoignons rapidement Koutiala (40 km), ville très animée, plus africaine que musulmane. Son marche quotidien nous enivre de ces mille couleurs et senteurs. On y trouve noix de cola, de coco, bananes, arachide, piment, tomates, aubergines, oignons... et même des pommes, des choux ou des pâtes ! Après réparation du réchaud, l'absence de petit-dej se faisant resentir, on se fait un repas de 10h30 au Doni-Doni, petit resto sympa et pas cher de la bruyante gare routière. On se pose quelques km plus loin sur la route de Sikasso pour la pause de midi. Une famille de cultivateurs cueille le coton dans un champ près de nous. Comme nôtre présence les intrigue, je vais faire les présentations et leur donne un rapide coup de main. A peine de retour sous mon arbre, 2 amerlocs et leur guide arrivent en 4x4 et sortent fissa l'appareil photo. Ils repartent aussitôt sans avoir pris la peine d'essayer de discuter avec la famille ni sans prêter garde aux acclamations des bambins. Ce tourisme sauvage me répugne ! Les pauvres paysans ne savent pas que s'ils galerent autant, c'est a cause du coton subventionne des USA.
Ce soir, on passe nôtre première nuit en brousse a l'écart de toute habitation. Nous avons parcouru 90 km et nous en reste autant pour Sikasso. Ça fait donc 3 grosses journées de vélo... C'est un rythme pas franchement africain !

Lundi 10 novembre

C'est donc encore une dure journée. Nous arrivons a Sikasso vers 17h et peinons a trouver un hôtel a notre goût : Ici pas de nuit sur les toit, 2 des hôtels mentionnes dans nos guides sont en fait de petits palace qui respire le fric et la Mafia aux milieu des bidonvilles ! On atterri au Solo Khan (nom du village l'origine de la ville), hôtel de passe pas cher, aux chambres insalubres et au WC nauséabond. La petite cour ombragée est joyeusement animée par les rituels du thé et des ablutions pour les hommes ainsi que par les femmes qui se blanchissent la peau et se lissent les cheveux. Après 3 jours de vélo, la douche a la tessala (bouilloire de plastique servant aux ablutions) est la bienvenue.

Mercredi 11 novembre

Nous restons dans nôtre hôtel insalubre de Sikasso pour une journée de repos. le vacarme de la ville ne cessant réellement qu'entre 1h et 5h du matin, le réveil est difficile ! J'arrive peu a peu a émerger alors que Nico, KO, resteras au lit une bonne partie de la journée. Je flâne dans les rues de la villes où la saleté tranche franchement avec la bonne humeur des habitants. Ce qui est impressionnant, c'est la consommation ahurissante de sachets/poches plastique... A tel point que les couches de plastique, de terre et de déchets divers s'accumulent dans les rues comme les bancs de sable dune rivière... L'histoire s'écrit ici pour les archéologues de demain !

Mercredi 12 novembre

Las du bruit de la ville et de la crasse de l'hôtel, on décide de partir vers la frontière burkinabé malgré une forme toute relative. Objectif : les chutes de Farakoro.

vendredi 7 novembre 2008

DE DJENNE A SAN

Jeudi 6 novembre

Nous remontons l'interfleuves Bani-Niger dans une ambiance de Camargue (rizières) qui s'assèchent peu à peu au fur et à mesure de notre entrée dans les terres. Nous faisons une halte auprès d'un cours d'eau qui sera sec d'ici la fin de notre voyage. On y observe le travail de vannerie des Bozos et rencontrons Ibrahim et son jeune frères, 2 peuls souriant et curieux menant leur troupeau au ruisseau. Ils s'intressent aux photos de notre guide ainsi qu'à notre appareil photo... Démonstration obligatoire !
Nous arrivons à Saye (50 km), notre objectif du jour, mais après quelques achats et l'inévitable pause de midi (avec enfants curieux biensûr), nous décidons de repartir : il n'y a plus de logements pour voyageurs dans cette région, aussi nous préfèrons chercher refuge dans un des nombreux petits villages qui ponctuent notre piste. La chose ne s'avère pas si facile car, malgré les nombreuses petites écoles , le bambara du coin n'est pas celui des livres. Après avoir croisé femmes et enfants ne parlant pas (ou peu) francais, on fini par tomber sur un groupe d'hommes sous une case à palabres dans le village de Tiessoko, 20 km après Saye. Il y a parmi eux le chef du village, son conseil d'anciens et de jeunes, un jeune Cheikh et le jeune directeur de l'école : Mopoutou, 25 ans. Ils sont tous très instruits et nous accueillent avec éclats de rires et gentillesse. L'école de Tiessoko compte une centaine d'élèves, plus de la moitié de la population totale ! Nous passons la soirée avec Mopoutou toujours hilare qui nous fait découvrir parmi les cultures locales, le Dablini : fleur dont les pétales sont consommées en infusion (succulent !) ; les jeunes caïcédra plantés et arrosés quotidiennement par les élèves ; les plantations d'arachides... Nous partageons avec lui notre repas : riz au bouillon de poule au pot. Il l'apprécie d'autant plus que la seule nourriture du village est le mil en bouillie ou en galette ('to') ; arachide et dablini sont exclusivement destinés à la vente.

Vendredi 7 novembre

Nous plions la tente postée devant l'école et attendons l'arrivée des élèves pour une photo collective. La froide autorité qu'à Mopoutou envers ces élèves contraste franchement avec ces éclats rires incessants de la veille ! Nous quittons Tiessoko pour finir de rallier San (40 km) à travers une succession de champs de mil assèchés alternant avec de vastes étendues de savane à baobab. Peu avant San, nous traversons à nouveau le Bani en pirogue pour 1500 cfa (on commence à faire nos armes en négociation...). On se rend vite compte que dans cette région épargnée par le tourisme, les gens sont tout sourire et toujours serviables... Cà fait plaisir après l'éxpérience décevante de Djenné !

DE MOPTI A DJENNE

Mardi 4 novembre

Départ de Yapasdeproblème à 7h30 après une bonne nuit fraîche (20°C) et humide, Djoliba oblige. La 1ière partie de nuit fût moins drôle à cause de gros porcs de touristes francophones. Le bar de l'hotel étant à coté de nôtre terrasse-couchette, on a eu le droit a la chaude ambiance que l'on pouvait attendre jusqu'à 11h, heure de fermeture du bar. Seulement voilà, une fois passée l'heure fatidique, le vacarme ne fît qu'empirer avec çà et là, quelques tirades de vulgarité primaire des mieux choisies. Les employés de l'hôtel ont bien essayé de faire respecter le réglement, mais ce fût sans succès face à l'argumentation éthylique des dodus touristes accompagnés par de pauvres femmes autochtones prostituées d'un soir. Dépité par cette atmsophère des plus fleur bleu, je finis par sortir l'arme ultime (les bouchons d'oreilles), laissant à Nicolas le soin de tenir le rôle de greffier pour le reste de la nuit.
Bref, çà c'était encore hier. Mais aujourd'hui : 80 km au programme pour rejoindre Sofara, ville carrefour pour rejoindre Djenné depuis le 'goudron' de Bamako. Les premiers kilomètres sont rapides, puis la chaleur arrivant, les pauses se multiplient et le rythme faiblit. Quelques achats sur le mnuscule étalage d'une femme dans un vilaage (oranges (vertes mais mures !), bananes, beignet de froment tout simplement appellés 'gâteaux'). Une longue pause durant laquelle nous bavardons avec M. Coulibali, technicien sup en génie civil qui nous explique ces difficultés à trouver du travail et pourquoi la misère africaine est une fatalité. Il s'engaye de nôtre voyage et nous encourage à aller faire une prière au temple du village avant de repartir. Notre athéisme nous encouragera à ne pas suivre son conseil malgré sa gentillesse et la sincérité qu'il dégage. Accablés par la chaleur, on s'arrête à nouveau vers 12h sous un gros tamaris à la sortie d'un village mais la quiétude ne sera pas longue : un troupeau de chèvres passe, puis un troupeau de bambins curieux s'arrêtent devant les 2 toubabs à bicyclette. Malgré nos lexiques bambara et peul, nous ne parvenons pas à nous compendre. Tous les mots qu'on leur sort finissent par les amuser et un jeu de mimétisme s'installe naturellement. On leur montre quelques photos de Mopti, de l'avion... Mais l'éternelle phrase revient sans cesse : Donne le cadeaux toubab ! Donne le livre ! Donne la bouteille... Cherchant en vain un peu de repos au milieu des marmots, on décide d'enfourcher les vélos sous un soleil au zénith... Il est 12h30. On finira par trouver le sommeil sous un gros mimosa perdu dans la brousse.
Arrivés en fin d'après-midi à Sofara, nous trouvons le gîte chez M. Sylla Fatagoma qui tient le bureau de poste de la ville. Sylla et sa femme n'ont pas moins de 8 enfants ; cette famille de musulmans respecte les 5 prières, les enfants sont tous scolarisés et le spectacle des ablutions est permanent. La fin de journée suit son cours : photo de famille, dégustation de la bouillie de mil et du boeuf maffé au riz pour nous, soupe de légume knorr pour eux et enfin partage du thé devant un match de la 'Coupe de l'Intégration' (pays de la zone CFA) : Mali-Bénin, 2-1 ! A la mi-temps on découvre que les chèvres de Sylla ont manger nos bananes et nôtre farine dans la tente, ce qui nous fait rire mais accable la femme de Sylla.

Mercredi 5 novembre

Au petit matin, nous prenons donc la oute pour Djenné (80km) que l'on ralliera en 4h. Il faut s'affranchir d'une 'taxe de développement touristique' pour pénétrer dans cette cité historique vieille de plus de 2000 ans. mais ce n'est pas tout, Djenné ayant été édifiée à la confluence des fleuves Bani et Niger, il nous faut traverser le Bani pour s'y rendre. Et là, sur les berges du fleuve tranquille, l'arnaque veille : A force de palabres et d'hésitations entre bac et pinasse, les guetteurs de touristes nous repèrent et nous hameçonnent ! On finit donc par s'encombrer des services (inutiles) d'un guide que l'on ne souhatait pas... Cà nous coûte 5000 cfa et si çà vous semble peu, ici c'est énorme ! La visite avec le guide Ali est intéressante mais un peu longue et ponctuée de sollicitations à l'achat de la part des commerçants devant lesquels Ali nous fait volontairement passer,de sollicitations aux cadeaux de la part des enfants et de sollicitations à diverses visites de la part de guides complices... Ce n'est pas de la parano je vous l'assure ! L'économie tourne comme çà dans les grands sites touristiques : Djenné, Pays Dogon...

lundi 3 novembre 2008

MOPTI-SEVARE

Après une nuit d'avion sans sommeil, nous sommes arrivé à l'aéroport de Sévaré vers 6h ; température : 23°C. On commence par une petite galère au remontage des vélos (chaîne vrillée, dérailleur tordu). Quelques employés de l'aéroport en profitent pour nous emprunter un de nos ballon que l'on ne reverra plus. Un autre reste à nos cotés pour nous donner un coup de main dans nos soucis mécaniques. Il s'appelle Mohamed et connais très bien Yannick Salaun fondateur de l'Harmattan Solidaire, chez qui l'on doit déposer le matos d'escalade pour la première partie de notre séjour (Burkina). Sur les conseils de Yannick, nous choisissons de nous poser à l'hotel Yapasdeproblème à Mopti. On s'y rend donc à vélo vers 11h alors que la chaleur commence à se faire sentir... surtout à l'approche du Niger où les rizières ennoyées s'étendent sur plusieurs kilomètres carré et rendent l'atmosphère plus lourde.
Sur le 'goudron' menant à Mopti la circulation est rapide et casse-cou : vélos, mobylettes, voitures, camions et charettes à mûle se croisent à vives allures et s'évitent souvent de peu à coup de klaxon. Parmi les nombreux motocyclistes qui nous tchatent en pleine route, on fini par tomber sur Pascal qui nous mènera à notre hotel par des chemins de traverse au coeur de quartiers pauvres, sales mais vivants ! Yapasde problème est un hotel sympa avec une offre très variées allant de la chambre climatisée à 30E à la nuit sur le toit à 6E, ce pour quoi nous opterons ; en sus il offre un petit patio arboré avec une micro-piscine ou nous passerons une après-midi de repos.
Demain on part pour Djenné et les connexions internet vont sûrement se faire plus rares.

dimanche 2 novembre 2008

DEPART PROCHE POUR NGOMEDZAP

Comme mon frère vous l'a précisé : je pars pour lundi matin au sud du Cameroun dans le cadre des activités de l'association humanitaire Grain d'Espoir. 
Je vais rejoindre deux étudiants belges dans un village en brousse, dans le but de mettre en place une bibliothèque et de soutenir les enseignants de l'école de Ngomedzap.
J'ai organisé une collecte de livres et matériel scolaire au sein ma commune à Biganos (33).
J'emmène dans mes valises 40 kilos de livres ... et les 750 autres kilos seront acheminés par bateau.



L'arrivée du bateau à Douala est initialement prévue le 4 Décembre 2008 ... Mais étant donné des derniers événements politiques sur la péninsule de Bakassi, je crains que cet acheminement connaisse quelques perturbations...

PARIS

Jeudi 30 octobre, la date du départ approchant, nous prenons la route de Paris pour régler les derniers préparatifs avant le départ. On s'installe chez les parents de Nico qui nous ont laissé leur maison des Molières (91) pendant leurs vacances. 1ère mission : imprégnation des vêtements avec le répulsif à insecte. On met le tout à sécher puis direction Place d'Italie où l'on rejoint les amis d'Ivan (un ami à Nico) pour une petite soirée parisienne. Retour à vélib à 2h du mat pour une courte nuit chez Ivan à Maisons-Alfort, et le lendemain rebelote avec une bonne gueule de bois.... Ce Vendredi, on a bien du traverser 3 fois Paris à vélib et à pied sous la bruine pour faire nos visas pour le Faso et pour faire les derniers achats aux Vieux-Campeur. Un grand merci à Véro qui nous a bien débloquer la situation pour les visas, car contrairement au Mali, il faut absolument donner un contact dans le pays (personne ou hôtel) chez qui nous sommes senser atterrir ; ce que évidemment nous n'avions pas... La seconde soirée ne fût pas moins mémorable ! Nous voilà donc de retour aux Molières pour finir de faire les sacoches et emballer les vélos démontés.